Pas jetable est un projet construit en réaction à l’image médiatique des migrants qui questionne cette fracture abstraite entre « eux » et « nous », une peur de l’autre renforcée par la crise actuelle.
Étudiants à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, nous avons avons travaillé avec huit jeunes réfugiés afghans et soudanais arrivés en France il y’a environ un an. Sept d’entre eux étudient à l’EnsAD dans le cadre du programme étudiant invité (PEI).
Nous avons donné à chacun un appareil photo jetable, utilisé généralement pour capturer un lieu de vacances. Ici, cette fonction est détournée, non plus pour rendre compte d’un lieu de vie temporaire mais pour photographier ce nouveau cadre qu’est Paris. Chacun a choisi une thématique qui l’a marqué dans ce nouvel environnement urbain, culturel et social.
Une photographie de chaque série a été sérigraphie en plusieurs exemplaires. Elles ont sont ensuite affichées dans les lieux de prise de vue où elles continuent de vivre et provoque un dialogue indirect entre les passants et le photographe.
Pour partager ce projet, nous avons conçu un objet éditorial qui prend la forme d’un dépliant affiche dans le but d’être distribué. Au recto se trouve l’image sélectionnée et au verso les nuits récits des photographes. L’exposition devient itinérante, déplaçable et questionne ce rapport au tourisme et aux mouvements de populations.